Préface par Jean-Luc Van Den Heede
Partir.... Qui n’a pas rêvé un jour de partir ? Dans mon dictionnaire, la définition est brutale : « Quitter un lieu, se mettre en route ». Pour moi, ce mot évoque bien plus. Partir c’est aller vers autre chose, vers d’autres pays, vers d’autres gens. Bref, partir sous-entend aller à l’aventure, sans savoir exactement ce que l’on va vivre ensuite. C’est justement pour éclairer le lecteur sur ce qui l’attend que Marie et Hervé ont écrit ces « Histoires de Partir ».
Le plus difficile, avant de partir, est de décider de quitter. Quitter son travail, ses parents, ses amis, son confort, l’école des enfants. Voilà une étape que beaucoup redoutent et ont du mal à franchir. C’est peut-être pour cela que mon dictionnaire a commencé à définir « partir » par « quitter ». Pourtant, se mettre en route, partir à l’aventure, au gré des vents et de ses envies, donne un sentiment de liberté à nul autre pareil et permet d’aller vers les autres en dirigeant soi-même sa vie, plutôt qu’en se laissant diriger par les contraintes terrestres.
Si « Histoires de Partir » raconte les joies du voyage en voilier, il n’occulte pas les désagréments liés à cette vie et ils ne sont pas forcément ceux auxquels le lecteur s’attend ! C’est aussi un guide car, en plus des nombreuses anecdotes de cette croisière, on y trouve des recettes de cuisine (moi j’aime bien le barracuda au curry !), des petites leçons de navigation et surtout des tas de réponses aux questions que les candidats au partir se posent sur des sujets aussi variés que le mal de mer, la gestion des paperasses à terre, l’école des enfants, l’argent, la sécurité, la promiscuité, le choix du bateau, les moyens de contact avec les proches, le retour etc.
J’ai l’honneur de préfacer ce livre car je suis parti cinq fois autour du monde en course ou en record. Mais cela, c’est l’aspect médiatique de ma carrière de voileux ! Ce qui m’a fait rêver et poussé à faire de la voile, ce sont les récits des Slocum, Gerbault, Bardiaux et autres Moitessier. Ce sont eux qui m’ont donné le virus, l’envie de partir moi aussi en balade. Aujourd’hui, je vais délaisser petit à petit la compétition pour revenir davantage aux plaisirs de la croisière. Avoir autant parcouru la planète sans escale m’a beaucoup frustré ! Aussi, si j’entame un sixième tour du monde, celui-ci comportera un maximum d’arrêts hors des chemins touristiques. Et j’emporterai « Histoires de Partir » dans ma bibliothèque du bord ! Bon vent à tous les lecteurs !
Jean-Luc Van Den Heede