L'ABS du marin

École de croisière - ABC du bon mouillage

Histoires de Partir - Tomneal au mouillage

Cet extrait est issu de la rubrique "Ecole de croisère" qui aborde les différents aspects de la navigation. Il présente les différentes méthodes pour se prémunir du risque de dérapage de l'ancre, risque qui reste le principal danger pour les bateaux en croisière au long cours...


L'ancre n'a décidément pas fini de faire couler l'encre et la science du mouillage semble infinie. À force d'établir des ABC pour tenter d'en maîtriser les secrets, nous allons finir avec un alphabet complet. Notre mésaventure d'hier mérite pourtant une leçon. Comme pour la valse, elle est en trois temps.
A comme Alarme
La plupart des GPS récents disposent d'une alarme mouillage. Certains GPS portables offrent aussi cette fonction. Pour deux cents ou trois cents euros, il serait dommage de s'en passer. L'investissement est infime par rapport au risque de perte du bateau. Son mode de fonctionnement est simple. Après avoir mouillé, enclenchez la fonction du GPS en précisant la distance maximale tolérée. Le GPS enregistre alors la position du bateau et dès que le bateau s'éloigne de sa position initiale au-delà de la distance tolérée, l'alarme retentit. Ce bijou technologique est un trésor pour le sommeil du capitaine.
B comme Baignade
La baignade post-mouillage devrait être systématique en cas de doute. Une fois le bateau mouillé, le capitaine ou un volontaire désigné plonge muni de son masque et son tuba. afin de vérifier si l'ancre est bien posée, le fond de bonne tenue, la chaîne bien tendue… Bien sûr, parfois l'ancre est mouillée de nuit, par dix mètres de fond dans une eau glauque comme la Seine. La baignade est alors inutile.
C comme contrôle et S comme surveillance
Enfin, n’oubliez pas la méthode la plus simple en matière de dérapages contrôlés : la surveillance. Elle existe depuis que les ancres ont été inventées. Lorsque le bateau est au mouillage, le capitaine enregistre sa position, soit instinctivement en observant avec attention les alentours, soit plus méthodiquement en prenant un ou deux alignements. Le bout de la digue dans l'axe du clocher est un bon alignement. Le pêcheur assis sur la digue dans l'axe de sa mobylette n'en est pas un. Malgré sa simplicité, la méthode à un inconvénient, elle implique de veiller afin de contrôler les alignements.
Le respect de cet ABC ABS devrait diminuer le risque de dérapage. Sur le TomNeal, nous l'utilisions systématiquement au début de notre voyage, puis avec le temps, notre vigilance s'est relâchée. L'alarme n'était pas mise systématiquement sous prétexte que le mouillage semblait bon. La baignade était parfois annulée car l'eau refroidie à 26 degrés ne tentait aucun volontaire. La surveillance et le contrôle visuels étaient oubliés car la nuit, nous avions mieux à faire que de surveiller le pêcheur de la digue et sa mobylette. Une fois de plus, il est démontré que la plus grande incompétence du marin est la perte de son humilité.

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